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LA BATAILLE DE L’EAU

Temps de lecture : 4 minutes

. Texte d’origine – Histoire en une phrase

Ses yeux étonnés, fixes, plantée au milieu du sable saharien, sa cruche de vives couleurs sur ses cheveux crépus et humides par la chaleur, Massy jeune adolescente, reçut une balle perdue en pleine poitrine venant du puit argileux d’où se battaient les hommes noirs du désert pour l’eau ; son cri les arrêta net et prirent la fuite sauf un qui la sauva d’une mort certaine en l’emmenant à dos de chameau la soigner au village voisin.

. Narrateur rapproché aligné sur un personnage

Mes yeux étonnés, fixes, plantée au milieu du sable, ma cruche de vives couleurs sur mes cheveux crépus et humides par la chaleur, je perçus l’impact d’un objet en pleine poitrine, comme une balle. Elle venait probablement du puit argileux d’où se battaient les hommes en noirs. Pour l’eau ? Mon cri a dû les arrêter net. Ils prirent tous la fuite. Sauf un seul d’entre eux qui m’emmena à dos de chameau certainement pour me soigner au village voisin.

. Narrateur distancié

Massy, jeune adolescente, se dirigea vers le puit argileux situé au milieu du désert saharien. Elle pensa certainement y puiser de l’eau en toute tranquillité, mais le sort en décida autrement. Elle sentit sa cruche colorée sur ses cheveux crépus et humides osciller au son de surprise qu’elle poussa. De ses yeux étonnés et fixes, elle ne s’attendait probablement pas à recevoir cet impact en pleine poitrine et supposa qu’il venait de ces hommes en noirs se battant près du puit. Elle se sentit seule. Tous prirent la fuite, sauf un qui l’emmena à dos de chameau vers le village voisin.

. Narrateur ignorant

La jeune Massy a dû être surprise par l’impact reçut en pleine poitrine, car ses yeux étaient étonnés, fixes et sa cruche aux couleurs vives, posée sur ses cheveux crépus, vacilla sous le choc. La balle venait probablement des hommes en noirs qui se battaient autour du puit plus loin. Peut-être ont-ils eu peur, car tous prirent la fuite sauf un qui la posa sur le dos du chameau de toute évidence pour la sauver d’une mort certaine.

. Narrateur omniscient

Un évènement terrible marqua cette journée dont la jeune Massy, en toute innocence, allait être la victime d’un dommage collatéral.

Elle s’était parée, pour aller puiser de l’eau au puit, de sa plus belle cruche aux tons multicolores de jaune, bleu, vert et rouge, qu’elle avait posée, bien calée, sur ses magnifiques cheveux crépus  luisant sous la chaleur saharienne d’un soleil à son zénith . Lorsque soudain, ses yeux s’écarquillèrent d’effroi. Un impact de balle reçut en pleine poitrine la fit vaciller. Elle les avait  vus de loin les hommes en noir de la tribu Masaï gesticulant et se battant autour du puit, mais elle y était habituée et cela se terminait toujours en accolade. Le plus jeune d’entre eux  la vit arriver, mais trop tard. Son cri arrêta net les autres qui, effrayés par les futures conséquences d’un tel accident, prirent la fuite sans un regard. Le jeune alla à sa rencontre et délicatement la posa à dos de chameau. Ils prient la route vers le village voisin, espérant la sauver d’une mort certaine.

. A travers un trait de caractère d’un de vos personnages principaux

Je n’arrive pas à croire ce que je vois. Des hommes en noirs gesticulent autour de mon puit d’eau. C’est bizarre, d’habitude, ce sont des femmes qui viennent puiser ici. On dirait qu’ils se battent et tiennent de drôles d’objets dans leurs mains. C’est la chaleur saharienne qui me fait divaguer ? Non, Massy ne rêve pas lorsqu’elle pousse son cri et vacille avec sa cruche sous l’impact d’une balle perdue.

-Ce n’est pas possible ! Mon cri les a fait déguerpir comme des lâches. Je vais mourir là, seule, abandonnée ?

Je sens une force me soulever et comme un balluchon, mon corps est balloté sur le dos d’un chameau. Va-t-il me sauver ? Ou finir de m’achever ? Je suis lasse.

. A travers un trait d’un de vos personnages secondaires

Au loin je vois cette fille approcher vers nous. Elle ne devrait pas rester là, c’est trop dangereux. Les miens se battent à cause de cette eau devenue si rare. Pourtant, elle m’a l’air décidée avec sa cruche de belles couleurs posée sur sa tête. Pourquoi ne se sauve-t-elle pas ? Je lui fais des signes. Trop tard. Le coup de feu est parti. Je la vois vaciller les yeux ébahis de stupeur. C’est sûr, elle ne s’y attendait pas. Les miens sont lâches et partent sans se retourner. Je cours vers elle. Elle gémit. Je vais la sauver, il le faut. Viens ma belle, je t’emmène au village voisin pour te soigner.

. En utilisant un procédé de style

Massy reçut une balle perdue en pleine poitrine venant du puit où se battaient les hommes du désert. Ils la laissèrent seule sauf un qui la sauva d’une mort certaine.

. Personnage anxieux

Je n’aurai pas dû aller à ce puit. Pourquoi n’ai-je pas fait quelques kilomètres de plus ? J’aurais été plus tranquille. Ils me font peur ses hommes en noir autour du puit. Et cette cruche qui me gêne pour courir. Ils se battent. Faire demi-tour et tant pis pour l’eau. Zut ! C’est quoi ça, cette douleur ? Et ce rouge qui colore ma poitrine ? Je vais mourir, c’est sûr. Je tremble. Ils sont tous partis me laissant seule. Non, on me soulève. Cette main va m’achever. Suis ballotée. Où m’emmène-t-on ?

. Révélant un travers

Même seule, moi, Massy, je n’ai pas peur d’aller chercher l’eau en plein désert saharien. Je le connais comme ma poche et son trajet aussi. Tiens des hommes bougent autour du puit. Ils ne me font pas peur. Ce puit-là, il est à moi. Aie, c’est quoi ça ? Une balle ? Même pas mal. Attendez, vous allez voir qu’avec ma cruche je vous enverrai valser à Tataouine.

. Point de vue différent

Bercée au rythme de ces mouvements, accompagnée d’une marche lente et assurée, je repose calée et lovée parmi le moelleux d’une masse dence et humide luisant sous la chaleur éclatante d’un soleil à son zénith. Tout en moi se réchauffe et je suis prête à accueillir ce breuvage d’une pureté limpide et sentir son frais rafraichir mon corps. Mais que se passe-t-il? Je penche. Le ballotement s’est arrêté. Un bruit résonne dans ma carcasse si fragile. Je glisse et plus rien ne m’arrête. Je percute le sable. Un bruit mat retentit, puis, des éclats éparpillent mon corps disloqué en mille morceaux. C’est trop injuste, je ne devais pas finir comme cela.

. J’ai une préférence pour la version du narrateur omniscient qui donne plus d’informations au lecteur et permet une expression plus libre.  Et la version du personnage principal qui privilégie une relation fusionnelle avec son public.

     

 

Un commentaire

  • mijo

    J’aime beaucoup cette déclinaison autour du thème de l’eau. Un exercice bien difficile pour lequel tu as su caractériser le personange, rétrécir le contexte pour venir chercher ton lecteur . Bravo.

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