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Le Fantôme de Noel

Temps de lecture : 3 minutes

« Enfin je suis libre ! Quel bonheur ! Bouger, tournoyer, tirer la langue beuuu….libre, libre, libre ! Dit Lou intérieurement en virevoltant dans l’espace poussiéreux des hauts combles de cette maison ancienne du 19ème siècle. J’étouffais dans cette vieille malle. Mais, qu’avons-nous là ? Un garçon ! C’est lui mon libérateur, voyons voir de plus près… »

Maxime, 10 ans, à la recherche d’objets originaux pur parfaire la décoration de son sapin de Noel, avait trouvé avec sa sœur, sous d’épaisses couvertures et divers édredons, cette vieille malle datant du début de la première guerre mondiale. Curieux, il l’avait ouverte. Il avait eu un sursaut, avait reculé instinctivement, les yeux écarquillés de surprise.

« J’ai senti comme un courant d’air me frôlant le visage. Pas toi ? Dit-il regardant Sophie la tête dans la malle.

« Non…mais j’ai cru entendre Booo…Et puis ça pue là-dedans ! » Elle grimaça et se pinça le nez en reculant.

Mais la curiosité fut plus forte ; découvrir des trésors et des surprises d’un autre temps, les fit oublier ce surprenant phénomène.

« Tiens au fait, je ne me suis pas présenté : je suis Lou pour Louis ! Evidemment vous aviez trouvé ! Facile ! Je viens d’un autre temps, à l’évidence je suis transparent, invisible aux yeux des mortels : un fantôme. L’esprit de Louis, dix ans, vivant dans cette vieille maison il y a très longtemps mort étouffé dans cette malle. Certaines personnes bien entrainées peuvent sentir ma présence ! Je ne peux communiquer qu’en déplaçant les objets. Je vous le dis chers lecteurs: je vais m’amuser avec ces deux garnements… » Au dessus d’eux, le fantôme les observait la main posée sur son menton. Max jubilait, il brandit une ancienne locomotive à vapeur : « Regarde So, trop belle ! Je vais la mettre dans le sapin. »

« Et moi, j’ai trouvé un trésor en or, un carnet doré ! Et ce dessin bizarre, étrange. » Chuchota-t-elle en fronçant les sourcils.

« Fais voir ! »

A cet instant, la feuille s’anima en virevoltant dans les airs atterrissant en équilibre sur une poutre de la charpente ! Simultanément, Maxime et Sophie se regardèrent bouche bée et ébahis.

« J’ai peur ! » murmura-t-elle frissonnant.

« Je n’ai pas senti de courants d’air ! chuchota son frère. Il y avait un dessin sur la feuille ? »

« Oui…un fantôme….! »

Au même moment, leur mère les appela du bas de l’escalier pour dîner. Ils détallèrent comme des lapins soulager de fuir cette mystérieuse atmosphère. Lou dans leur sillage riait en silence comme un fou. Vers minuit, Max ne pouvant trouver le sommeil, descendit admirer sa précieuse locomotive posée sur la plus belle branche de l’arbre de Noel. Ses yeux étaient aussi rayonnants que les reflets de la lune sur les étoiles dorées du sapin. Cependant, il était mal à l’aise depuis la découverte du grenier. Il ne voulait pas en parler à ses parents de peur de paraitre stupide. Mais, il avait l’impression d’être observé, et à certains moments qu’on le frôlait. Quelques jouets dans sa chambre avaient bougé. Comme cette boule dorée devant ses yeux qui se balançait doucement, puis une autre et encore une autre….Il vit ses poils s’hérisser, devant lui le sapin se mit à trembler….il fit de même, recula doucement puis pris ses jambes à son cou. Il s’enferma dans sa chambre, roulé en boule dans son lit jusqu’à l’aurore, la couette par dessus sa tête.

L’évènement le plus surprenant et inattendu survient le lendemain matin. Maxime, seul dans la maison, fan de skateboard, avait pris l’habitude de faire des descentes avec son engin sur la rampe d’escalier du premier étage au rez-de-chaussée, évidemment sans le consentement de ses parents.

« Allez, encore une dernière et j’arrête  » dit-il. Cela lui permit de se défouler et oublier les évènements de la nuit précédente.

Lou notre fantôme farceur, le regardait du haut de l’escalier, admiratif. » Il sait faire des cabrioles celui-là » pensa-t-il. Soudain, tout se passa très vite. Est-ce un manque de concentration, le skate dérapa. Max bascula par dessus la rampe et tomba tête la première sur le palier plus bas. Inanimé, face contre terre, il semblait comme mort ! Lou, notre revenant commença à s’affoler, il tournoya au-dessus du garçon tentant de le toucher pour le faire réagir : rien. « Il ne va pas finir comme moi, surtout pas ! »dit-il. Regardant de tous côtés, il remarqua le téléphone. Il avait vu les parents l’utiliser. « Je dois pouvoir le faire moi aussi ! » Des numéros en rouge étaient inscrits au dessus de la commode : urgence 15. « Concentre-toi Louis, tu peux le faire! » se dit-il. De l’index il appuya très fort sur la touche 1 puis 5. Un « Allo » le fit sursauter et reculer d’un mètre.

« Allo, il y a quelqu’un ?  » fit la voix à l’autre bout.

Ne pouvant parler il eut l’idée de génie de taper avec le crayon : trois cours, trois longs, trois cours (S.O.S).

« Nous avons compris et localisons votre appel ».

Soulagé, il veilla sur le jeune garçon jusqu’à l’arrivée rapide des secours. Lou le Revenant farceur était devenu sauveur, délivrant ainsi son âme. On a pu remarquer, posée près du téléphone, une feuille blanche sur laquelle apparaissait un fantôme !

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